Taroudant

(huile sur toile)

  ...  je marchais le long des Remparts quand tout à coup j’ai entendu une voix m’ordonnant de rester là ou j’ai été, et de ne pas bouger. Grande était ma surprise, ne sachant pas quoi faire, immobile, j’ai dirigé mon regard vers la personne qui m’a parlé et dont le regard ainsi que celui des autres personnes qui étaient là, fixaient les Remparts.

Je me suis demandé ce qui allait se passer,  quand tout à coup, un doux bruit s’est fait entendre suivi d’un léger tremblement, la terre a frissonné.

J’ai senti la terre bouger, et en un temps très court, j’ai imaginé tous les horribles scenarios qui pouvaient passer dans ma tête :

Un avion qui venait de s’écraser, une météorite tombant en raclant les Remparts…

L’impatience, et la peur de vivre ce qui allait se passer m’a poussé à penser au pire et à vouloir en finir car le doux bruit, comme le bruit d’un tonnerre lointain ou le bruit d’un tambour mal chauffé m’a excité.

J’ai tout imaginé et les deux mains couvrant mes oreilles, je me suis incliné en baissant ma tête…

Je me suis redressé.

Et soudain, un nuage couleur ocre à dominance blanche a brusquement couvert le lieu et les personnes qui étaient là.

Et  inconscient, j’ai couru vers ce nuage, dans ce brouillard cette poussière, cette âme, l’âme de ces Remparts.

Elle a rampé vers l’oued l’Ouaar, pour s’y éteindre.

Quand j’ai respiré cette poussière ; cette terre je me suis rendu compte de mon inconscience, de ma transe sous l’effet du doux bruit.

Une fois le nuage de poussière dissipé, je me suis retourné vers les Remparts, vers la partie qui venait de rendre l’âme.

Je l’ai vu mourir.

Comme s’ils n’ont jamais existé, j ai vu des maisons dénuées de toute vie, surgir…

J’ai eu un sentiment de tristesse car, c’était amère  de voir partir ces Remparts, sans avoir le pouvoir de sauver ce qui en est resté.

Et j’ai couru vers la montagne, les pensées prises par ce que j’ai vu, ce que j’ai vécu.

Ces remparts, j’ai essayé de les oublier.

Le regard absorbé par la montagne, j’ai imaginé un autre monde.

…la joie, les montagnes, la nature.

Et pour fuir cette réalité, j’ai couru …

Omar 18/01/2007